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Interview : nos démarches et engagements RSE

Pour appuyer notre démarche de transparence, nous avons demandé à Axel Bigot, Directeur RSE du Groupe Lactalis, de répondre à des questions sur ces grandes notions. Parmi les sujets abordés : les  engagements RSE du Groupe, les actions mises en place ainsi que les  objectifs à moyen et long termes.

 

Prenons un peu de hauteur : en quoi le secteur laitier a-t-il un rôle à jouer dans le respect de l’environnement ?

 

D’après la FAO, la production laitière est l’une des principales productions agricoles mondiales en volume. Notre secteur a donc un rôle clé à jouer dans la recherche de solutions innovantes pour lutter contre le réchauffement climatique, préserver la ressource en eau et la biodiversité, et accompagner une meilleure traçabilité des ingrédients de l’alimentation animale en élevages (notamment le soja).

Nous avons également une responsabilité dans l’optimisation de nos procédés industriels et activités de transport afin de limiter, par exemple, leurs émissions de gaz à effet de serre. Des leviers d’action existent tout au long de notre chaîne de valeur.

 

L’empreinte carbone

Si nous considérons notre amont laitier, les enjeux sont multiples, et la principale est sans doute l’empreinte carbone. Les émissions de gaz à effet de serre y sont majoritairement générées par le processus de digestion des vaches, responsable d’émissions de méthane entérique. L’alimentation des animaux est donc un axe intéressant sur lequel agir pour réduire cette empreinte carbone.
Nous avons ainsi rejoint en 2019 le projet « Eco-Sens » de notre partenaire VALOREX. En complément d’une alimentation riche en graines de lin, favorable à une réduction des émissions de méthane entérique, un outil nous permet de suivre l’évolution de ces émissions en analysant le profil des acides gras du lait collecté. Aujourd’hui, 130 exploitations laitières françaises sont associées à ce projet. Nous le testons également en République Tchèque et en Suède. Nous devons aussi mettre en avant les impacts positifs de l’élevage en matière de maintien des prairies et des haies, et donc d’un fort potentiel de séquestration carbone dans le sol. Les émissions au niveau de l’amont de la filière, sont donc à considérer en « empreinte nette ».

 

La préservation de la biodiversité

La préservation de la biodiversité prend également d’autres aspects. En effet, le soja peut être un composant important de l’alimentation des animaux. Le Groupe a donc mis en place, sur 11 pays représentant 76 % de son approvisionnement en lait, une méthodologie détaillée de calcul de l’empreinte des cultures destinées à l’alimentation animale sur les forêts.
Nous développons des actions de sensibilisation auprès de nos éleveurs partenaires sur l’importance de l’autonomie protéique pour l’alimentation de leurs animaux. Par ailleurs, le Groupe Lactalis rejoint des initiatives mises en place par les acteurs locaux de la chaîne agro-alimentaire. L’objectif est de promouvoir des pratiques d’approvisionnement en alimentation animale plus tracées et à moindre impact sur la biodiversité et les écosystèmes forestiers. Le groupe met également en place un partenariat avec une ONG internationale pour réfléchir aux actions possibles pour accélérer cette dynamique.

 

Quelles sont, dans les grandes lignes, les engagements RSE du Groupe Lactalis ?

 

Afin de renforcer nos actions existantes, nous construisons actuellement des engagements RSE à l’échelle pluri-nationale pour le Groupe Lactalis. Nous travaillons sur plusieurs enjeux clés comme :

      • La réduction de notre empreinte carbone,
      • La circularité de nos emballages,
      • L’amélioration du bien-être animal.

 

En matière de préservation des écosystèmes forestiers, nous avons également planifié de passer 75% de nos achats (au niveau Groupe) d’ingrédients issus de l’huile de palme à la certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) d’ici fin 2021. Et nous avons même prévu 100 % pour l’entité Lactalis Ingredients. Pour chaque nouveau projet, nous prenons ces éléments en considération pour améliorer notre impact sur tous les fronts. Notre proposition aux éleveurs du nouvel aliment développé par la société VALOREX illustre bien ces propos. Cet aliment est élaboré à partir de graines de lin, de féverole et de luzerne. Il permet de réduire les émissions de méthane entérique des vaches de 15% et d’optimiser la production laitière ;  le tout en améliorant le bien-être animal.

 

Que mettez-vous concrètement en place pour réduire l’empreinte carbone à l’échelle de la filière ?

 

Nous aurions de nombreux exemples à citer en plus des actions mentionnées précédemment autour de l’alimentation des vaches. Pour notre amont, prenons par exemple le projet « Tank à Lait 2020 ». Il s’agit d’un projet que nous avons initié avec notre partenaire SERAP, leader mondial de ces équipements. Son objectif est de réduire la consommation d’électricité des tanks de 60% à 80%, permettant ainsi une moindre empreinte carbone. Plus globalement, nous développons, au sein de notre Carbon Footprint Committee, les engagements et échéances que le Groupe pourra prendre en matière de réduction de son empreinte carbone sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

Au sein de notre Carbon Footprint Committee, nous développons les engagements et échéances que le Groupe pourra prendre en matière de réduction de son empreinte carbone sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

Vous impliquez-vous dans la gestion de l’eau ?

 

Nous avons concentré nos engagements relatifs à la gestion de l’eau au niveau industriel. Nous avons par exemple mis au point un système de récupération de l’eau évaporée lors des opérations de concentration et de séchage du lait. Cette eau, appelée « eau de process[1] » peut alors être traitée puis réutilisée dans les systèmes de nettoyage des installations. Ainsi, cela nous permet de réduire notre consommation d’eau propre.

 

Comment assurez-vous le bien-être des animaux dans chacune de vos exploitations partenaires ?

 

En France, nous développons une nouvelle version de notre charte amont laitier Cap sur l’Avenir, en incluant de nouveaux critères de mesure sur le bien-être animal. Nous adoptons une démarche collaborative avec notre « écosystème ». Par exemple, nous testons un nouvel outil de mesure conçu avec notre interprofession. Nous discutons également de nos possibilités d’engagements avec une ONG d’envergure internationale ainsi que nos principales organisations de producteurs.
Au niveau international, nous nous appuyons sur les 5 libertés définies par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). De plus, nous adhérons cette année au Welfare Quality Network, une organisation scientifique contribuant à faire évoluer les standards internationaux de bien-être animal.

 

Quels sont vos objectifs sur les engagements RSE de Lactalis à moyen et long terme ?

 

Entre fin 2021 et début 2022, nous ferons connaître nos engagements et les échéances sur la réduction de notre empreinte carbone, l’amélioration de l’impact de nos emballages, et le bien-être animal. Il s’agit de nos priorités pour cette année, mais nous travaillons bien sûr les autres enjeux de la RSE, comme les aspects Ressources Humaines ou encore le gaspillage alimentaire et la nutrition.

Sur le long terme, un de nos objectifs est de réussir à sensibiliser l’ensemble des acteurs de la filière. Depuis nos fournisseurs jusqu’à nos clients, chacun à son rôle à jouer dans les questions sociales et environnementales. Au vu de la complexité de l’écosystème que représente la filière laitière, nous sommes convaincus que le changement ne pourra être effectif que s’il est pensé de manière collective.

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[1] L’eau extraite lors des opérations de concentration/séchage.

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