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Effets de la consommation de protéines sériques natives sur les performances sportives

En partenariat avec l’INSEP, une étude a été conduite sur les effets de la consommation de protéines sériques natives Pronativ® sur les performances sportives. L’objectif de l’étude était d’étudier les effets de plusieurs boissons nutritives sur le maintien de la performance physique et la réduction des dommages musculaires pendant les journées de tournoi de rugby à sept.

 

Introduction

Les protéines sont des macromolécules dont le métabolisme est affecté lors de la pratique d’une activité physique dû principalement à la dégradation des cellules musculaires. La perte protéique lors de l’exercice est d’autant plus importante lors de forte sollicitation musculaire et / ou lors de contact physique (rugby, lutte, hockey sur glace, judo…). Durant la pratique sportive d’autres modifications apparaissent dans le corps comme des pertes d’eau et d’électrolytes (sodium, potassium…), une baisse des réserves en glucides et une mobilisation des réserves de lipides (graisses) dues aux besoins d’énergie nécessaire lors d’un effort prolongé.  La compensation de ces pertes s’effectue avant, pendant et après l’effort physique, c’est la phase de récupération. Pour une bonne récupération l’alimentation ainsi que l’hydratation sont des facteurs clés de réussite. Les produits laitiers ainsi que les produits dits “de récupération” sont de bonnes sources d’eau, de protéines de haute valeur biologique, de glucides, de vitamines et minéraux (vitamines A, B2, B12, phosphore, zinc, calcium, sélénium…). Ces produits ont pour but de reconstituer les réserves de glucides, de réhydrater l’organisme, d’éliminer les toxines et de diminuer l’état inflammatoire.

Des études antérieures [1-4] ont déjà montré l’intérêt de l’apports de protéines et de glucides après une activité physique prolongée pour améliorer la synthèse des protéines contenues dans les muscles et la réduction des dommages musculaires, mais très peu d’études ont étudié les effets sur les performances. Cette étude a pour objectif de déterminer les effets de boissons de récupération contenant soit des glucides seuls, soit un mélange de protéines de lactosérum native et de glucides pour maintenir les performances physiques et minimiser les dommages sur les muscles lors d’un tournoi de rugby à sept.

 

Déroulement de l’étude de l’effet des protéines sériques natives sur les performances sportives

L’étude est “interventionnelle” car elle implique l’administration d’une boisson spécifique. Elle est en « double aveugle” car ni les participants ni les chercheurs ne savent qui a quelles boissons. Elle est également “contrôlée par placebo” pour s’assurer que toute amélioration observée dans le groupe de la boisson spécifique est due à elle-même, plutôt qu’à un effet placebo. Enfin, elle est “randomisée et croisée” pour réduire le biais et éliminer les facteurs pouvant affecter les résultats de l’étude. Cette étude est réalisée au Service de Recherche de l’Institut National du Sport (INSEP), sur 12 rugbymen masculins de la fédération française de rugby âgés entre 18 et 30 ans. Chaque joueur a participé à 3 jours de tournois de rugby à 7 simulés sur 3 week-end (1 jour par week-end). Les sportifs ont tous suivis le même protocole d’entrainement pendant les 3 week-ends consécutifs mais ont consommés des boissons différentes chaque week-end.

Figure 1 : Etude en double aveugle

Dans la figure 2 se trouve le déroulement de la journée de tournoi type renouvelé chaque week-end. Les sportifs arrivent la veille à l’INSEP, durant toute la journée les repas sont standardisés. Le lendemain, après le repas les joueurs ont une première prise de sang (PRE) et des tests physiques pour établir une ligne de base (test PRE). Ensuite, ils ont réalisé trois matchs de rugby à 7, avec une période de repos de 2 h entre chaque match et la consommation de boisson après chaque match. A la suite des 3 matchs, la journée se termine par une séance de test POST (POST test) ainsi que des prélèvements de sang juste après la fin des post-tests (POST), 6 h après (POST6) et 12 h après (POST12). Tous les joueurs ont suivi le même protocole pendant trois week-ends consécutifs.

Figure 2 : Schéma explicatif des journées de tournoi

Figure 3 : Tests réalisés pour l’étude

 

Les principaux résultats : les protéines sériques natives en combinaison avec des glucides peuvent maintenir les performances physiques

Concernant les performances physiques les boissons contenant du Pronativ®- Native Whey Protein combiné à des glucides (PCHO) et celles contenant uniquement des glucides (CHO) (à moindre mesure) ont probablement un effet positif par rapport aux boissons qui ne contiennent que de l’eau (PLA). D’après la figure 4, à partir de 30-40m de sprint on remarque que PCHO semble avoir des effets probablement positifs sur le maintien des performances de sprint par rapport à PLA et l’ampleur est plus marquée à partir de 50m. On remarque la même chose pour CHO mais dans une moindre mesure. Les joueurs qui ont consommé une boisson riche en protéines et glucides avaient 64% plus de chance d’être plus performant à 50m contre 6% pour une boisson uniquement avec des glucides. Concernant la puissance moyenne (test CMJ), les boissons n’ont pas eu d’effets lors des matchs à répétition (PLA : augmentation de 131 W, CHO et PCHO augmentation 59 W) mais elles ont probablement augmenté la capacité à effectuer des exercices intenses répétés à la fin de la journée de tournoi (PCHO : 370 ± 117 m, CHO : 371 ± 134 m et PLA : 307 ± 139 m). L’ajout de protéines aux glucides dans la boisson a probablement permis de régéner le glucogène quand les apports en glucides étaient sous optimaux.

Figure 4 : Changement des performances de sprint à la fin de la journée du tournoi par rapport au PRE (avant le début du premier match simulé), des distances de 10 m à 50 m pour chaque condition.
* indique une différence par rapport au PLA (petit).
**, différence modérée par rapport au PLA.
***, grande différence par rapport au PLA

Concernant les marqueurs sanguins, la boisson contenant des glucides et du Pronativ® (PCHO) a permis de revenir plus rapidement aux valeurs de bases (valeur PRE) pour les concentrations de marqueurs pro-inflammatoires et interleukines 12 heures après l’exercice (POST12) par rapport à la boisson contenant des sucres (CHO) et la boisson placebo (PLA). Ainsi, la prise de boisson avec des protéines permet de limiter l’inflammation liée à l’activité physique. PCHO et CHO ont aussi probablement diminué la concentration des microARN musculaires spécifiques à la blessure juste après la journée de match par rapport à PLA. Les résultats montrent que l’augmentation de CPK (enzyme qui permet de soupçonner une atteinte musculaire) est atténuée entre les tests PRE et POST6 avec PCHO (+963.9± 837.4) par rapport à PLA (+1244.8 ± 617.2). Les marqueurs sanguins montrent bien que l’ajout de protéines dans la boisson de récupération diminuent les atteintes musculaires et permet une récupération plus rapide.

Concernant les douleurs musculaires, la prise de boissons de récupération à base de glucides, combinées ou non à des protéines ont probablement réduit les douleurs d’apparition retardée induites par l’exercice et la douleur à la palpation par rapport à la boisson de contrôle (PLA).

 

Conclusion

Cette étude originale teste pour la première fois les effets de Pronativ®- Protéine Sérique Native sur les performances physiques en conditions réelles. Les résultats de l’étude suggèrent un probable effet positif de la protéine de lactosérum native combinée à une supplémentation en glucides sur les performances physiques, la perception des douleurs musculaires, les biomarqueurs sanguins de dommages musculaires et d’inflammation sur une période de récupération de 24 heures.

 

Sources:
[1] Romano-Ely BC, Todd MK, Saunders MJ, Laurent TS Effet d’une boisson isocalorique glucidique-protéique-antioxydante sur les performances cyclistes. Méd. Sci. Exercice sportif. 2006 ; 38 :1608–1616. doi : 10.1249/01.mss.0000229458.11452.e9.
[2] Saunders MJ, Kane MD, Todd MK Effets d’une boisson glucidique-protéinée sur l’endurance cycliste et les dommages musculaires. Méd. Sci. Exercice sportif. 2004 ; 36 :1233–1238. doi : 10.1249/01.MSS.0000132377.66177.9F.
[3] Saunders MJ Coingestion de glucides-protéines pendant l’exercice d’endurance : influence sur la performance et la récupération. Int. J. Sport Nutr. Exerc. Métab. 2007 ; 17 :S87–S103. doi : 10.1123/ijsnem.17.s1.s87.
[4] Breen L., Tipton KD, Jeukendrup AE Aucun effet des glucides-protéines sur les performances cyclistes et les indices de récupération. Méd. Sci. Exercice sportif. 2010 ; 42 :1140–1148. doi : 10.1249/MSS.0b013e3181c91f1a.

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